Entrée : La ville, lieu de tous les possibles ?
Problématique : Que permet New-York artistiquement ?
ILLUSTRATION
Séquence 8 : Seul à New York
Phrase d’entrée : « New York est une ville où l'on ne trouve pas facilement la paix. La nuit, c'est comme si vous entendiez crépiter des milliers de cerveaux. » David Bowie
Séance 1 : New York et le cinéma
Supports : extraits de films
Objectif : observer les différents traitements de la ville qui ne dort jamais
Vidéo 1 : King Kong monte avec une dame dans sa main sur l'Empire State Building. Une fois en haut, on voit presque toute la ville, avec ses grands bâtiments, le lever du soleil, l'eau qui serpente dans la ville. Le choix de la Grande Pomme permet de comparer King Kong avec cette ville aux bâtiments gigantesques, surdimensionnée. La beauté de la ville souligne aussi la beauté du singe.
Vidéo 2 : dans Le Jour d'après, nous assistons à des catastrophes naturelles en cascade (ouragan, tsunami...). New-York est sous l'eau. Le fait que ça se déroule à New-York permet de rendre le film attractif. La hauteur des buildings souligne la hauteur du désastre, avec des vagues gigantesques qui engloutissent tout. C'est une ville importante, très peuplée et cela permet de sensibiliser les spectateurs sur les risques liés au changement climatique.
Vidéo 3 : dans Godzilla 2, nous voyons le lézard géant courir dans New-York. Malgré la hauteur des buildings, le monstre est plus haut que les gratte-ciel. Il déambule dans les rues sombres à la poursuite d'un taxi jaune. Des journalistes sont dedans et filment la poursuite.
Vidéo 4 : avec GTA IV, nous voyons l'univers new-yorkais dans un jeu vidéo. On y voit beaucoup de voitures, Times square et les tours jumelles aussi, de nuit et de jour. La nuit la ville est très lumineuse (la ville qui ne dort jamais). Nous pouvons remarquer sa grandeur (la ville est immense). Le choix de New-York : pour permettre un monde vaste et donc un jeu plus long. Il y a beaucoup de publicités, partout, du luxe mais aussi des endroits défavorisés.
Vidéo 5 : dans The Amazing Spiderman, nous assistons à une course poursuite au rythme haletant. Il met du temps à rejoindre le camion conduit par les méchants, preuve de la grandeur de la ville. Le super-héros profite de la taille des buildings pour s'accrocher et aller plus vite. On a l'impression que Spiderman a l'habitude et évolue sur son terrain de jeu. Spiderman aide un passant, qui dit n'être personne, ce qui prouve sa capacité à aider tout le monde. Il anticipe les coups, est très rapide. New-York semble être la ville idéale pour un film d'action.
Séance 2 : Entrée
Texte : Le Robinson du métro, Felice Holman, 1974
Objectif : identifier la situation initiale et le type de récit
Fiche
1/ Le narrateur est orphelin, petit, rusé et rapide mais n'est pas un personnage de l'histoire et ne se confond pas avec l'auteur.
« Plus tard dans la journée » (ellipse) ; « cela avait fini à l'hôpital » (analepse).
2/ Une chronique est un récit d'événements réels ou imaginaires qui suit l'ordre du temps.
3/ Page 5 : Arémis Slake : garçon, petit, qualités : rapide et rusé, capable de distancer, fourvoyer et semer ses poursuivants.
Page 6 : myopie ; qualités : allergique au tabac, rêveur ; défauts → ses allergies l'empêchent d'avoir des amis, rêveur...
Page 7 : il est orphelin, âgé de 13 ans, une tante s'occupe de lui, toujours couvert de bosses / qualité : méfiant / défauts : solitaire, silencieux, amoché, méfiant...
4/ Où ? L'histoire se passe à New-York.
Quand ? Cela se déroule au XX° siècle.
PP ? Arémis Slake.
Secondaires ? Joseph, la tante, le conducteur du métro, les clients réguliers, le rat...
Les éléments déclencheurs ? Slake a l'habitude de se réfugier dans le métro mais suite à une énième poursuite, il va s'enfuir pour de bon.
Le mot qui indique le commencement de l'histoire ? « Le début de toute l'histoire ».
Séance 3 : New York et les arts
Supports : différents formes artistiques
Objectif : étudier les différentes manières de travailler artistiquement sur New York
https://www.youtube.com/watch?v=vk6014HuxcE
Images 1 : Nous avons regardé plusieurs œuvres d'un street artist, Tom Bob, qui travaille à New-York. Il détourne des objets du quotidien, plutôt laids, et les détournent en œuvres d'art. Cela habille la ville, la magnifie : d'une bouche d'égout jaillit un crocodile, d'un tuyau coudé, apparaît un saxophoniste, d'une poutre naît un alligator.
Image 2 : c'est un photogramme issu de la série The Simpson. La famille est à New-York et ils ont tous le regard vers le haut. Nous voyons beaucoup de publicités, des bâtiments très élevés ce qui explique cette sorte de pétrification des personnages. Ils semblent émerveillés par ce qu'ils voient.
Document 3 : chanson d'Alycia Keys et de Jay-Z. Elle évoque la grandeur de la ville et le fait qu'elle permet de réaliser ses rêves. On y parle de grandes lumières (la ville qui ne dort jamais), elle paraît immense, on la compare à une jungle. Dans la chanson, on parle des clubs de sport de la ville (Knicks, Yankees...) aussi...
Séance 4 : Le passé simple
Objectif : revenir sur les régularités morphologiques du passé simple
Support : Fiche
1/ a/ liste 1 : tu chantais et j'accompagnais
liste 2 : elles berçaient
b/ sept verbes : tu écrivis (écrire), je vis (voir), vous vécûtes (vivre), nous vîmes (voir), on dit (dire), ils dirent (dire), vous dîtes (dire), vous voulûtes (vouloir), ils purent (pouvoir)
2/ a/ 1er groupe : insister, s'arrêter, regarder, essayer, héberger, s'avancer, déplacer, ranger, se glacer, emprunter
2ème : se réjouir, fournir, envahir, franchir
3ème : vouloir, faire, apercevoir, voir, revenir, comprendre, se mettre, retenir, croire, entendre, apercevoir
Auxiliaire : être, avoir
b/ 1/ voulut, fit, n'insista pas 2/ J'aperçus, m'arrêtai 3/ regardâmes, fûmes 4/ vîmes 5/ essayèrent, fournirent, hébergèrent 6/ compris, m'envahit, me mis 7/ s'avança, retint 8/ déplaça, rangea 9 crûmes, entendîmes, se glaça 10/ j'aperçus, empruntai, franchis
3/ L'équipe de France passa à l'attaque.
La capitaine transmit le ballon...
Celle-ci poursuivit puis redonna qui réussit
Elle esquiva, fixa, prit, marqua
Ce fut ainsi que l'équipe parvint à se qualifier
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Séquence 7 : La lettre
Problématique : de la lettre au mail, pourquoi communiquons-nous aussi par écrit ?
Citation : “La lettre écrite m'a enseigné à écouter la voix humaine.” Marguerite Yourcenar
Illustration (10 carreaux)
Séance 1 : Analyse d’une lettre
Texte : Lettre au public, Peter Brook, 1998
Objectif : analyser et comprendre une lettre
Questions
1/ Ce texte est une lettre adressée au public par Peter Brook (célèbre homme de théâtre) qui va être affichée et lue dans les théâtres.
2/ a/ L’auteur de ce texte est Peter Brook.
b/ Ce texte est destiné au public habitué à fréquenter les théâtres. Peter Brook propose à ces personnes de conseiller à ceux qui ne viennent pas ou se sentent exclues de venir au théâtre.
c/ Ce texte doit être affiché et lu dans chaque théâtre participant à l’opération. Il est demandé à « certains d’entre vous, peut-être vos voisins, vos amis… » de faire passer le message.
3/ a/ Le mot théâtre est d’abord mis en valeur par les tirets qui encadrent le mot. Il est ensuite placé entre guillemets.
b/ Le premier sens du mot théâtre est le lieu où se font les représentations. Le deuxième sens, c’est le théâtre en tant qu’art, de spectacle.
c/ On retrouve le premier emploi dans « de nombreux théâtre », le second dans « le théâtre a besoin d’eux ».
4/ a/ Il s’agit de la rencontre entre le public et les acteurs (sous toutes les formes).
b/ Ici, le public peut vivre « la vie dans ce qu’elle a de plus intense », « enrichir et grandir », « dimension la plus exigeante »… « l’apprentissage du théâtre peut devenir l’apprentissage de la vie ».
5/ Le verbe être est ici au subjonctif. Ici, il exprime un souhait.
6/ a/ Pour Peter Brook, le théâtre est un « spectacle vivant ». L’adjectif de sens contraire est « moribond ».
Suite des questions.
b/ Pour l’auteur, le théâtre « est un élément fondamental de l’éducation » parce qu’il est intimement lié à la vie. Pour lui, le théâtre, c’est la vie.
7/ a/ Le connecteur qui souligne l’opposition entre le premier et le troisième paragraphe est le mot « mais ».
b/ 1er paragraphe : chaque jour / 3ème : à l’instant précis où je vous parle
1er paragraphe : Dans ce lieu étrange / 3ème : hors de ce théâtre
1er paragraphe : s’assemblent, cherchent à découvrir / 3ème : n’entreront jamais, n’osent pas franchir
1er paragraphe : découvrir / 3ème : ignorer
8/ L’auteur parvient à impliquer directement les lecteurs de la lettre en évoquant leur expérience personnelle, en citant des proches (amis, enfants, élèves), en donnant l’impression que l’auteur s’adresse à lui en particulier : « vous savez combien » ; « certains d’entre vous »…
9/ Le type de phrases dominant est l’interrogative. Cela permet à l’auteur d’entrer dans une discussion avec le lecteur, de le questionner et faire naître des doutes chez lui.
10/ L’opération « levers de rideaux » est organisée pour faire venir au théâtre ceux qui s’en sentent exclus ou qui n’en ont pas l’habitude, ce qui fait du monde selon l’auteur. Peter Brook fait une sorte d’opération de communication pour promouvoir le théâtre.
Correction de l’évaluation de lecture :
1/ Le surnom de Pomme est « Pomme avariée ».
2/ La jeune fille est engagée dans la rubrique Hobbies et passions.
3/ Le frère de l’héroïne est Célestin.
4/ L’héroïne étudie dans l’établissement Albert Camus.
5/ La première enquête de la jeune fille consiste à se renseigner sur l’absence de Flore, sa « disparition ».
6/ La matière préférée de la narratrice est la physique-chimie car le professeur dort souvent (à cause de sa maladie) et cela lui permet donc de discuter avec Mina.
7/ Le surnom que Pomme attribue à son petit frère est le Nain.
8/ La meilleure copine de l’héroïne se nomme Mina.
9/ En parlant d’ « enfourcher Maya l’abeille », Pomme évoque le vélo de Mina, aux rayures jaunes et noires.
10/ Le professeur Onimus était distant avec Pomme car il était en couple avec le père de la jeune fille, ce qui créait de la gêne.
Réécriture : réécrire un passage en procédant à des substitutions.
Ex. : Réécris ce passage en passant du pluriel au singulier et en passant du présent à l’imparfait :
Chaque jour, dans ce lieu étrange – un théâtre – des hommes et des femmes s’assemblent autour d’un espace vide.
Chaque jour, dans ce lieu étrange – un théâtre – un homme et une femme s’assemblaient autour d’un espace vide.
Salle 34 réécriture
Séance 2 : La lettre à suspense
Texte : Madame de Sévigné, Lettres, Lettre à Monsieur de Coulanges
Objectifs : découvrir la lettre « teasing » → faire la lecture analytique
Brouillon : la narratrice essaie de faire deviner quelque chose à M. de Coulanges ; elle donne beaucoup d’adjectifs, utilise beaucoup de superlatif (la plus, le plus… 19 utilisations) ; le thème de la lettre est court -> qui M. de Lauzun va-t-il épouser ? ; ici, Mme de Sévigné évoque les grands noms de la bourgeoisie ; autant de superlatifs pour laisser penser que le mariage en question est extraordinaire ; elle joue au jeu des devinettes quitte à anticiper les réponses de son lecteur ; elle diffère au maximum la nouvelle ; la grande mademoiselle reçoit une dizaine d’appellations différentes -> cette surenchère laisse penser que la demoiselle en question est une personne très importante dans la cour du roi ; du suspense, donne la réponse à la toute fin, joue aux devinettes…
Nous venons d’étudier une lettre de Mme de Sévigné adressée à M. de Coulanges. Cette lettre contient une information courte : il va y avoir un mariage. Mais l’autrice va jouer avec la langue pour en faire un objet littéraire étonnant. Après avoir utilisé dix-neuf superlatifs (« la chose la plus étonnante, la plus surprenante »…) qui parfois sont antithétiques (« la plus grande, la plus petite, la plus rare, la plus commune »), elle procède au jeu des devinettes avec son lecteur. C’est comme une énigme à résoudre. Elle anticipe parfois les réponses de son interlocuteur, en donnant des fausses pistes et retarder la réponse. Elle diffère au maximum la nouvelle, ne donnant le nom de la demoiselle qu’à la toute fin. On apprend qu’il s’agit d’une grande demoiselle, comme nous le confirme la dizaine d’appellations différentes attribuées à celle-ci.
Mme de Sévigné évoque les grands noms de la bourgeoisie (Mme de Rohan, Mlle de Retz…) et la surenchère d’appellations laissent penser que la demoiselle qui va épouser M. de Lauzun est une personne importante dans la cour du roi.
Mme de Sévigné, par cette lettre au motif court et presque banal, parvient à tenir son lecteur attentif en insérant du suspense, en jouant aux devinettes avec son lecteur et en ne donnant la réponse qu’à la toute fin. De plus, le lecteur a le sentiment de participer réellement à la conversation de la rédactrice.
Séance 3 : Lexique
Texte : fiche
Objectifs : travailler le vocabulaire de la lettre
Voir fiches.
Billet : article très court, publié en première ou en dernière page d'un journal,
caractérisé par un ton plaisant ou ironique.
• Dépêche : information transmise au journal très rapidement (par téléscripteur) par les agences de presse.
• Pli : des courriers
• Circulaire : texte qui permet aux autorités administratives d'informer des services
• Pétition : Une pétition est une demande de faire quelque chose, le plus souvent adressée à un fonctionnaire du gouvernement ou à une entité publique
• lettre de rappel : Courrier dans lequel l'expéditeur rappelle au destinataire une demande, une obligation, le respect d'une clause, une dette, etc
• procuration : Document par lequel on autorise autrui à agir à sa place. Avoir la procuration sur le compte en banque de qqn
• lettre de créance : Les lettres de créance sont un document officiel qu'un chef d'État ou de gouvernement signe et confie à un ambassadeur qu'il vient de nommer, afin que celui-ci le remette au chef d'État ou de gouvernement du pays hôte.
• Missive : lettre
• sauf conduit : Un sauf-conduit est un document accordé par l'autorité d'un gouvernement à une personne de nationalité étrangère et qui garantit à cette dernière la sécurité et la liberté de mouvement à l'intérieur et à travers les frontières de la juridiction de ce gouvernement
• faire-part : Le faire-part est un texte ou courrier envoyé à ses amis, à la famille ou encore à ses collègues, pour les prévenir d'un événement : naissance, baptême, mariage, etc. Le faire-part peut, dans certains cas, être accompagné d'un carton d'invitation.
• Épître : Lettre écrite par un auteur ancien, lettre en vers sur un sujet moral, philosophique, etc.
Dépêche : Lettre concernant les affaires publiques. Ou : Communication transmise par voie rapide. Dépêche de presse, d'agence.
• message : une information transmise à un destinataire.
• lettre de cachet : Une lettre de cachet est, sous l’Ancien Régime en France, une lettre servant à la transmission d’un ordre particulier du roi, permettant par exemple l’incarcération sans jugement, l'exil ou encore l'internement de personnes jugées indésirables par le pouvoir.
b) lettres administratives :
– sauf conduit
– lettre de cachet
– lettre de créance
– procuration
– lettre de rappel
– pétition
– circulaire
Ex 2 :
1/ pli 2/ lettre de cachet 3/ sauf conduit 4/ lettes de rappel 5/ procuration 6/ missive 7/ message 8/ pétition.
Ex 3 : 1 – C ; 2 – H ; 3 – B ; 4 – F ; 5 – A ; 6 – A ; 7 – D ; 8 – G ; 9 – F
Séance 4 : La lettre qui dénonce
Texte : MONTESQUIEU, Lettres persanes, 1721
Objectifs : découvrir comment l’auteur critique la société du XVIIIème siècle
Brouillon -> quelqu’un visite Paris, se fait pousser par tout le monde – ce qui l’étonne, c’est la rapidité des déplacements (« ils courent, ils volent »), la brutalité des Parisiens (« je ne puis pardonner les coups de coude que je reçois », « je suis plus brisé que si j’avais fait dix lieues » hyperbole) ; parle des grandes maisons parisiennes (si hautes qu’on jugerait « qu’elles ne sont habitées que par des astronautes ») ; décrit Paris comme une ville immense ; le narrateur dit que le roi est « un magicien » et fait ce qu’il veut de son peuple ; le Pape aussi est décrit comme un magicien (pain et vin différents) ; l’auteur est ironique et dénonce les mensonges du roi, sa capacité à faire croire ce qu’il veut aux gens ;
Nous avons lu la lettre 24 des Lettres persanes, de Montesquieu. L’auteur utilise un narrateur qui visite Paris, lui permettant de poser un regard neuf et extérieur sur cette ville. C’est aussi un moyen de critiquer en échappant à la censure. Le narrateur visite Paris et se fait pousser par tout le monde. Il est étonné par la rapidité des déplacements (« ils courent, ils volent ») et par la brutalité des Parisiens (« je ne puis pardonner les coups de coude que je reçois », « je suis plus brisé que si j’avais fait dix lieues » hyperbole). Ce qui le surprend aussi, c’est le gigantisme des habitations : pour lui, elles sont si hautes qu’on jugerait « qu’elles ne sont habitées que par des astrologues ». Paris est décrite comme une ville immense.
Plus loin, le narrateur se permet de critiquer le roi, qu’il qualifie de « magicien » capable de faire ce qu’il veut de son peuple. Le Pape reçoit le même qualificatif, capable lui de faire passer le pain et le vin pour d’autres choses. Nous comprenons ici que cela est ironique et que Montesquieu dénonce leurs mensonges. Le philosophe réalise une critique du pouvoir politique, du pouvoir royal et de la religion.
Séance 5 : Comme une bouteille à la mer
Texte : De Sacha @ Macha, Rachel Hausfater, Yaël Hassan, 2001
Objectifs : Comprendre ce qu’est une correspondance numérique + Comprendre comment la caractérisation des personnages est rendue possible par la correspondance.
Macha : Macha est une fille, en 4ème, elle s’appelle ainsi parce que sa grand-mère est juive polonaise. Elle a un frère (Joseph), deux parents. Elle se qualifie de bavarde, pipelette. Elle aime lire, elle aime la poésie. Elle est rousse aux yeux verts, Macha a la peau claire parsemée de taches de rousseur. Elle est traditionnaliste mais pas pratiquante. Macha vit dans la banlieue parisienne, à l’opposé de Sacha. Elle adore le chocolat.
Sacha : n’est pas du tout bavard. N’a pas trop d’amis. Il est en 3ème, fils unique, n’aime pas parler de lui. Son père, il ne veut pas en parler. Sacha vit en banlieue parisienne, côté Est. Il n’a pas de religion. Son père était très croyant comme communiste. Aime lire, notamment des auteurs russes. Sacha aime le rap. Il ne s’intéresse pas à l’apparence. Il dit être clair au dehors et sombre à l’intérieur et Macha lui dit qu’il y a dû y avoir une chose très grave dans sa vie.
Une correspondance 2.0 : deux personnes s’écrivent. Sacha et Macha s’écrivent par mail, comme le montrent les adresses mail. Pour Sacha, cette correspondance est libératrice, c’est son jardin secret. Pour Macha, elle ne peut plus se passer de cette correspondance. Au fil des lettres, ils se confient et on en apprend plus sur eux. Ils se font confiance. Le suspense est maintenu chez le lecteur par le biais des mails : on attend les réponses et notamment celles liées aux interrogations.
Séance 6 : Un secret ?
texte : De Sacha @ Macha
Objectif : Comprendre comment la correspondance entretenue par nos deux adolescents les aide dans la construction de leur identité et dans la quête des origines de Sacha.
En quoi reconstruire son passé aide-t-il à construire son présent et son futur ?
Pages 48 à 56
Brouillon : Sacha a peur, des gens notamment ; il est timide ; premier verbe est au conditionnel et montre un manque de courage chez Sacha ; première phrase, il y a un « mais » exprimant une contradiction (il n'y arrive pas) ; ici, Macha est comme la psy de Sacha et ce dernier attend qu'elle lui pose des questions afin de le faire accoucher de la vérité ; si elle se prête à ce jeu, il sera « obligé » de répondre ; et donc se sentira peut-être mieux ; Macha accepte mais dit que ce sera difficile car beaucoup de questions se pressent chez elle ; elle lui offre un joker, car elle est bienveillante et ne veut pas le brusquer ; elle lui demande ce qui est arrivé à sa maman ; on voit aussi que cette correspondance prend beaucoup de place dans la vie de Macha ; réponse lapidaire, je ne sais pas ; ce qui énerve Macha qui accable Sacha de questions ; elle commence quand même à le presser, avec une phrase injonctive (il faut que) ; répétition par trois fois de la formule « je ne sais pas » ; elle lui reproche de manquer de communication et d'entretenir son mal-être ; elle l'encourage ensuite à prendre le problème à bras-le-corps et de demander à son père
Dans cet échange de lettres, nous observons la montée du suspense. Le lecteur constate que Sacha a peur, des mots et des gens. Dans sa première phrase, il y a un verbe au conditionnel (« je voudrais ») et un « mais » qui exprime la contradiction. Comme s'il était coincé. On dirait qu'il voit Macha comme une psy. Il attend d'elle qu'elle lui pose des questions qui le contraindront de répondre et le faire accoucher de la vérité. Ainsi, il sera obligé de répondre, et se sentira peut-être mieux. Cela lui semble difficile car Macha est pipelette et beaucoup de questions se pressent. Elle consent à lui offrir un joker, car elle ne veut pas le brusquer. Macha veut savoir ce qui est arrivé à la maman de Sacha. Ce dernier répond de façon lapidaire par un « Je ne sais pas » qui énerve Macha et qui va accabler le garçon de questions. Elle se met à le presser, avec une tournure injonctive (« il faut que tu m'en dises plus »). Derrière, Sacha répète trois fois la formule « Je ne sais pas », mais sais que sa maman lui manque. Macha lui reproche alors de manquer de communication et d'entretenir son mal-être. Elle l'invite à prendre son problème à bras-le-corps et d'oser demander à son père. Sacha le fait mais se heurte à un mur.
Séance 7 : En quête de vérité
texte : De Sacha @ Macha
Objectif : Mesurer l’importance du poids du passé dans la construction de soi
Pages 66 à 73 : brouillon → ils sont toujours sur l'histoire de la maman de Sacha ; Sacha est allé parler à son père mais celui-ci n'a rien voulu lui dire ; il commence à inventer une histoire dans laquelle son père l'aurait enlevé à sa mère ; Macha essaie de raisonner Sacha, utilise le conditionnel quand elle explique que l'histoire imaginée par Sacha est improbable et choisit des verbes plus prudents, comme croire ou penser ; le passé communiste du père expliquerait que le père ait pu passer les frontières ; Sacha a besoin de connaître la vérité ; Sacha ressent de la tristesse quand il pense à sa mère, de la colère pour son père ; Sacha envoie une photo de lui et Macha croit qu'il va alors faire une bêtise
Dans cet échange de mails, Sacha revient plutôt en colère vers Macha car son père n'a rien voulu lui dire. Le silence du père laisse place à tous les possibles et le garçon imagine une histoire terrible. Dans son histoire il imagine que son père aurait enlevé Sacha de sa mère, notamment grâce à son passé communiste (qui lui aurait permis de traverser les frontières). Macha est un peu ici la voix de la raison et utilise des verbes plus prudents, comme penser ou croire. Elle se sert du conditionnel pour démonter son raisonnement (« comment aurait-il fait »). Ce que nous remarquons, c'est le besoin de savoir la vérité du garçon, qui semble triste et déterminé à savoir. Il est triste quand il pense à sa mère, mais en colère lorsqu'il parle de son père. Sacha envoie une photo de lui et Macha pense qu'il lui dit ainsi adieu et va faire une bêtise.
Séance 8 : Communiquer
texte : De Sacha @ Macha
Objectif : observer l'importance de la communication
En quoi la correspondance entretenue entre nos deux adolescents a –t-elle permis à tous nos protagonistes de mieux se connaître et de mieux communiquer ?
1/ Que trouve Sacha dans cet échange épistolaire ?
2/ Pourquoi Sacha a-t-il choisi d'écrire à des personnes inconnues ?
3/ Pour ce devait être Macha ? Qu'a-t-elle de plus que les camarades de Sacha ?
4/ Quels sont les sujets du livre ?
5/ Pourquoi les personnages sont-ils rendus attachants ?
1/ Sacha trouve en Macha une confidente, à qui il peut confier des choses qu'il a sur le cœur sans le juger car il ne la connaît pas en vrai, que virtuellement. C'est comme une thérapeute qui le sort de son isolement.
2/ Sacha ne veut pas se confier à son père, qui est taiseux, il n'a pas d'amis et il est toujours plus aisé de se confier à des inconnus. Quelqu'un a qui on peut livrer sa tristesse, ses incompréhensions.
3/ Macha, ne connaissant pas Sacha et ne risquant pas de le croiser, est une oreille qu'il privilégie. Elle l'écoute vraiment, sans jugement. Elle sait le mettre en confiance, elle est directe et franche. Elle est optimiste, dégage une joie de vivre certaine et est en quelque sorte l'opposé de Sacha.
4/ Les sujets du livre sont l'amitié, l'importance de communiquer (notamment quand ça ne va pas), la nécessité d'être en lien, les potentiels dangers des relations numériques.
5/ Les personnages sont attachants car ils ont une bonne relation, se comprennent, sont différents (les opposés s'attirent) mais sont complémentaires. Macha est un personnage solaire et Sacha, plutôt sombre. Macha va lui insuffler sa joie de vivre et son dynamisme (c'est sa bouée de sauvetage).
Séance 9 : HDA
Support : Femme lisant une lettre, G.T. Borch, 1662
Objectifs : lecture de l’image
Sur ce tableau de G.T. Borch, intitulé Femme lisant une lettre, nous voyons un travail sur les contrastes. En effet, la jeune femme est solaire, embellie par les couleurs chaudes (tenue dorée, blanche et rouge, sa peau étincelle) tandis que les couleurs de l'arrière-plan sont sombres. Le peintre a ainsi voulu la mettre en valeur. Elle attire la lumière. Un paravent est représenté derrière elle : doit-elle lire en cachette, est-ce une lettre secrète (d'un amant) ? Le fait que la lettre soit beaucoup pliée pourrait nous le faire penser aussi (lettre vite rangée, comme si elle n'avait pas le droit de recevoir cette lettre). Son visage est empourpré : lit-elle une agréable nouvelle ? Elle est assise et appuyée sur la table, un canapé est à côté d'elle, au premier plan, nous pouvons voir un panier en osier avec un linge blanc qui pend (est-ce une ménagère ?).
Pour conclure nous pouvons remarquer la joie de recevoir une lettre sublimée par les couleurs utilisées par Borch.
Séance 10 : Synthèse
La lettre : c'est un écrit spécifique, très codifié. En haut, nous avons souvent le nom du destinateur et, côté droit, le nom du destinataire. Mais ce peut aussi être une formule de salutation (en général, « Cher Un tel », « Chère Une telle »). La date est généralement mentionnée (« Bordeaux, le 12 mai 2023 »). Les marques de personnes les plus présentes sont les deux premières personnes (« je » et « tu » ou « vous »). A la fin de la lettre, il y a une formule de politesse ou une marque affective (« Bien cordialement », « Veuillez agréer... », ou « Bien à toi »...). Enfin, le destinateur signe la lettre.
La lettre permet de diffuser une information, envoyer un message, déclarer sa flamme, dénoncer des choses... Cela permet de communiquer à distance, de garder le contact.
Dans la lettre de Peter Brooke, il s'agissait d'inciter les gens à venir au théâtre, dire que ce lieu était ouvert à tout le monde. Dans celle de Mme de Sévigné, c'était une lettre à caractère informatif : elle y fait deviner le nom de la demoiselle qui se marie avec M. de Lauzun. Dans celle issue des Lettres persanes, Montesquieu fait décrire Paris par deux Perses et cela permet à l'auteur de critiquer la vie parisienne (la hauteur des bâtiments, le stress dans la ville, avec des gens pressés qui vous foncent dedans).
Dans le livre, De Sacha @ Macha, nous suivons l'échange épistolaire 2.0 (mails) entre deux adolescents. Dans ces échanges, les deux jeunes se lient d'amitié petit à petit. Macha met Sacha en confiance et l'encourager à poser des questions à son père. Ce dernier va alors partir à la quête de sa mère. Au final, ils vont finir par se rencontrer.
J'ai aimé / Je n'ai pas aimé car...
Mise en réseau :
Inconnu à cette adresse, Kressman Taylor ; La Lettre de Conrad, Fred Uhlman ; Lettres, Mme de Sévigné...